la dimension germanique du français et la dimension française des langues dites germaniques
par Jacques Halbronn
Si au niveau du lexique, le français peut être classée comme langue
latine, ce n’est point le cas en ce qui concerne sa morpho-phonologie
qui reléve bien plus du champ germanique.
En ce qui concerne l’allemand, cette langue a perdu une partie de son
lexique du fait de l’influence du français tout en conservant un
certain capitale lexical germanique mais sur le plan morpho-phonologique
elle est plus proche du français que de l’anglais.
En fait, la morpho-phonologie de l’anglais doit beaucoup au français
par delà sa dépendance d’ordre lexical. On sait que l’anglais ne dispose
pas de marqueur de genre sauf le « his » et le « her », possessifs.
Mais l’on retrouve cette absence de marqueur déjà en français: pauvre,
capable,possible ne se distinguent pas pour le genre. Autrement dit, le
français offre deux systémes morpho-phonologiques, l’un qu’il partage
avec l’allemand et ‘autre avec l’anglais.
En fin de compte, le français est lbel et bien l’interface entre le
latin et les langues germaniques, rôle que n’auront pas tenu ni
l’anglais, ni l’allemand, lesquels n’auront accés au lexique latin que
par le truchement du français.
Sans cette dimension germanique du français, le français n’aurait pu
exercer l’influence lexicale qui aura été et qui continue à être la
sienne. Et la conquéte normande du XIe siècle est loin de tout
expliquer.
On aura compris qu’il importe de distinguer nettement dans une langue
deux aspects: le lexical et le morpho-phonologique lesquels peuvent
relever de champs linguistiques bien distincts.
De même convient-il de distinguer l’écrit et l’oral, une langue
pouvant être marquante à l’écrit et non à l’oral. Dans le cas du
français, le français écrit est fortement présent en anglais mais au
niveau oral, les mots français ne sont pas toujours aisés à reconnaitre
alors même qu’ils ‘s’écrivent comme en français, orthographiquement.
Quant au niveau sémantique, il est clair que tout usage d’un mot
dépend du contexte général d’une langue.Il ne faut donc pas s’attendre à
ce que le même mot écrit pareillement recouvre exactement le même
champ en français et en anglais.
On notera que la prononciation mérdionale (langue d’oc) du français
est plus conforme à la morpho-phonologie de l’allemand que celle du
français des pays d’oil où le e final est souvent avalé, ce qui n’est
nullement le cas pour l’allemand.
Insistons sur ce point: il n’est pas heureux d’avoir une perception
unitaire de la langue, cela conduit à des erreurs d’appréciatin. LE
rayonnement d’une langue ne sauraiit s’apprécier uniquement au nombre de
ses locuteurs mais au fait que le lexique d’une langue donnée aura été
largement repris par d’autres lanngues, comme c’est le cas du français,
quel que puisse être par ailleurs le traitement des mots ainsi
empruntés, ce qui est pour nous un épiphénoméne.
JHB
20 06 16
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